Le Col de Cobalt [Quête]

Décidant que j'étais resté inactif depuis trop longtemps., je me mis en route vers le pays de Thorban, nation des fiers et redoutables nains. Grand sculpteur de pierre et puissant combattant, ce sont des ennemis à ne pas négliger. Cependant, ce n'est pas pour me battre contre des nains que je me rends chez eux, mais pour les délivrer d'un troll qui habite la région du col d'Hungor. Il a déjà attaqué de nombreux voyageurs dont on a retrouvé que quelques membres et effets personnels. Autant dire que tuer cette bête devient nécessaire. Sur mon cheval, j'approche lentement du col. Vêtu de mon armure, j'avance lentement dans la neige, tirant mon compagnon équestre par la bride, mon épée accrochée à ma ceinture et une lance à la main. Le combat avec le troll promet une bonne dose d'émotions fortes, tout ce que j'aime. Enfin parvenu en haut d'un petit promontoire, j'aperçois la vallée qui s'étale sous mes pieds et qui est couverte par la neige comme le reste du chemin. Prenant une grande respiration, je retire mon casque que je porte depuis mon départ. Je peux enfin profiter du climat très désagrable. Le blizzard se lève, et ne va pas faciliter ma chasse. Quoique, une proie de cette taille et si peu douée d'intelligence ne devrait pas poser de problèmes. Par contre le combat risque d'être plus compliqué. Une bête de cette taille et si forte pourrait bien me tuer en un coup ou tuer mon cheval. La prudence devra être mon maître mot. Seul contre un troll. Rien que d'y penser, j'ai des frissons d'excitation qui me parcourent le dos. Arrivé près d'une caverne, je remets mon casque et je m'approche de l'entrée. Une odeur infecte s'en dégage. Soit garde-manger, soit antre de la bête. Peu importe, il est temps d'en finir. Au moment où je passe le pas de la grotte, j'entend sun très léger bruit derrière moi.

Je cavale depuis plus de trois jours en direction du Col d'Hungor après avoir reçu une demande de la part d'un homme. Il souhaite que j'aille tuer un troll qui résiderais au pays des nains dans la région d'Hungor. Je suis en ce moment même au pied du Col, il me manque quelques minutes pour arriver au niveau de la Grotte du monstre. Je le sens d'ici. Mais une autre odeur me revient, celle d'un elfe ou plutôt d'un Merrenwen. Je descends de Lanhaur, décroche mes deux épées que je mets à leur place, à ma ceinture. Dans mon dos je garde mon carquois ainsi que mon arc.

Je me dirige en courant vers le haut du Col, tout en attachant mes protections d'archer. Je mets plus de temps pour accrocher l'épaulette mais une fois arrivé en haut je suis prêt. J'arrive dans une grotte où régne une forte obscurité. J'aperçois vaguement une silhouette qui c'est un peu engagée dans la caverne. Je m'approche, ne cherchant pas à cacher ma présence. Le Merrenwen, car c'est un homme, est en armure de combat, bien plus lourde que la mienne. Son armure est impressionante, je suppose qu'il doit être combattant comme la plupart des membres de sa race. En marchant, je pose mon pied dans une flaque d'eau, provoquant un infime bruit qui suffit pour le faire se retourner.

"Salut. J'imagine que tu viens pour le Troll? Je me nomme Wyrlm Alessa et je te propose que nous le tuions ensemble."

Je m'approche lentement de lui et tends ma main. J'aperçois seulement ses yeux à travers son casque. Je fais abstraction de l'obscurité comme tous les elfes, je suis nyctalope. Je lui souris.

Un très léger bruit, une éclaboussure d'eau. Il n'en faut pas plus pour attirer mon attention. Je me retourne vivement, et que vois-je........... Moi. Difficile à croire mais c'était moi. Le même visage, les mêmes cheveux, les mêmes yeux, mon portrait craché. Je reste là, totalement estomaqué et désappointé. Comment puis-je être ici et en face de moi en même temps. Magie noire? Simple clone? Je reste une bonne minute à me regarder. A part les vêtements, qui sont visiblement ceux d'un Sylvain, il me ressemble trait pour trait. Me rapprochant d'Acharnaglareb, je pose une main sur son encolure et fixe l'autre qui s'approche lentement de moi.

"Salut. J'imagine que tu viens pour le Troll? Je me nomme Wyrlm Alessa et je te propose que nous le tuions ensemble."

Quel façon d'aborder un inconnu bien étrange. Loin de me mettre en confiance, il suscite plutôt ma vigilance. Abasourdi par la surprise, je lui réponds promptement, sans m'en rendre compte.

Et bien je ne serais......pas contre un peu...d'aide.

Le souffle coupé par la surprise et par l'ignoble odeur qui se dégage de la caverne, je n'enlève pas pour autant mon casque. Comment une chose pareille peut-elle arriver? Je serre sa main et la relâche très rapidement. Décidé à en finir avec cette histoire de fous, je fais demi-tour et j'entre dans la caverne, à pas feutrés.

L'homme en face de moi semble plutôt surpris, je le vois à ses yeux mais aussi parce que je sens sa respiration. Il me répond rapidement puis se détourne, s'enfonçant dans la grotte. Je ne comprends pas trop sa réaction mais je m'en fiche un peu à dire vrai. Je décide de le suivre lentement, tout en observant l'antre de la bête. J'espère qu'elle est bien à l'intérieur car sinon nous serions un peu fichus...

Je me mets au niveau du Merrenwen, qui est légèrement plus grand que moi. A dire vrai, il a la même carrure que moi, sauf que ses avant-bras sont plus musclés que les miens, surement à cause du maniement de son épée à deux mains.

"Dis-moi, pourquoi un Merrenwen prendrait la peine d'aider les Nains?"

J'avance un peu plus rapidement, afin de prendre le temps d'écouter les bruits de la grotte. Rapidement je me rends compte qu'il n'y a personne à l'intérieur de l'antre. J'arcque les sourcils, me demandant où peut se trouver le Troll. Je me retourne puis hausse les épaules.

"Je crois que la bête se trouve à l'extérieur de la caverne."

Je range mon arc, préférant me servir de mes épées, au cas où la bête déciderait de se montrer instantanément.

"Au fait quel est ton nom?"

Dis-moi, pourquoi un Merrenwen prendrait la peine d'aider les Nains?

Comment tu sais que je suis un Merrenwen? Oh et puis peu importe. Je ne prends pas cette quête pour aider les nains mais pour mon propre plaisir. Quoi de mieux qu'une petite chasse pour se sentir vivant? Rien de tel que l'excitation du combat, le choc des os et des tendons? Mais se doit être un concept difficile à saisir pour un couard sylvain, non?

Nous avançons à une allure plus rapide à présent, écrasant les ossements qui jonchent le sol, derniers reliefs des festins du Troll. Il ne semble pas être ici, sinon il nous aurait déjà attaqué. Mais la grotte est visiblement vide, mis à part le sylvain et moi-même.

Je crois que la bête se trouve à l'extérieur de la caverne.

Et tu as découvert ça tout seul monsieur le génie? Ca saute aux yeux. Pas une trace de vie. Sortons d'ici, il n'y a rien à faire.

Je me retourne et me dirige vers la sortie, sans me soucier du sylvain qui doit me suivre. Le retour me semble plus long, étrangement. Arrivé à la sortie, je détache ma gourde qui pend sur le flanc de mon cheval. Mais je ne dois pas enlever mon casque. Me ravisant, je la repose et je me rapproche du sylvain.

Alors une idée?

Quand je lui annonce que la bête n'est pas à l'intérieur de la grotte, il me répond d'une façon assez agressive mais je ne réagit pas, ne désirant pas entrer dans son jeu.

"En fait je m'en suis rapidement rendu compte mais bon..."

Ce Merrenwen me semble bien présomptueux... Comme tout ceux que j'ai rencontré et qui se trouvent maintenant au fond d'un trou, ensevelis sous de la terre.

Il me provoque quand il me traite de couard. Il se demande tout de même comment j'ai découvert sa nature Merrenwen? En plus d'être présomptueux il serait idiot...

"Sache, que rien qu'à ton odeur je peux savoir que tu es un Merrenwen. Sache aussi que nous autre Sylvains ne sommes pas forcément des couards, nous avons un certain respect des autres même si nous préférons ne pas engager de trop profondes relations. Ce qui, pour mon cas est totalement différent. Je préfèrerai donner ma vie plutôt que de laisser mourir un Homme ou un autre Elfe."

Je sais que tout ce que j'ai dit ne servira à rien car l'elfe campera sur ses positions. J'aimerai quand même voir son visage, savoir à qui je parle me faciliterai la tâche.

"Serait-il possible que tu retires ton casque? J'aimerais connaître le visage de mon interlocuteur."

"Serait-il possible que tu retires ton casque? J'aimerais connaître le visage de mon interlocuteur."

Hors de question. Le Troll pourrait arriver d'un moment à un autre. Simple mesure de précaution. Et en quoi connaitre mon visage pourrait te faire plaisir?

J'ai une profonde aversion pour les Sylvains depuis que j'ai appris qu'ils sont responsables de la mort de mon père. Ces lâches lui ont tendu une embuscade. Ils étaient cachés dans les arbres, comme d'habitude. Quel bande de lâche.
Et ce n'est pas maintenant que je vais changer d'avis au sujet de cette race de couards. Tant qu'un sylvain ne m'aura pas montré qu'il est capable de faire quelque chose au corps-à-corps, ma haine ne diminuera pas. La lance à la main, j'aperçois un petit indice qui m'avait échappé. Une trace de pas juste derrière mon cheval. Après un rapide examen, j'annonce au sylvain:

Cette trace est fraiche. Le Troll a du passer là il y a moins d'une heure. Reste sur tes gardes.

J'ai à peine le temps de me retourner que j'entends un mugissement atroce. Le Troll dévale la colline et fonce à toutes jambes vers nous.

Allez, prépare toi. On va enfin s'amuser.

Après un léger éclat de rire, je charge enfin la bête, lance en avant.

Il refuse catégoriquement de retirer son casque, ce qui me surprend mais je comprends tout à fait son explication. Il suffit de quelques secondes et le troll apparaît, dévalant la colline à vive allure.J'ai juste le temps de prendre mes épées, temps qui suffit au Merrenwen pour se jeter dans la bataille. Je le suis rapidement puis m'engage en combat avec le monstre.

La bête est imposante, elle doit faire plus de trois mètres de haut et presque autant de large. Elle n'est pas armée mais ses poings suffisent à me faire comprendre qu'elle n'a pas besoin de cela. J'esquive habilement les premiers coups, ne lui laissant que de légères entailles dans la peau. Peau qui est d'ailleurs très épaisse. Cette créature me fait un peu peur à dire vrai mais je veux prouver à ce Merrenwen que les Sylvains sont bons au corps à corps comme à distance.

Après plusieurs attaques rapides du Troll, j'arrive à lui planter une épée dans le bras mais il ne semble pas gêner. Je retire vivement la lame, mais il en profite pour m'envoyer valdinguer contre le sol. Je me relève rapidement et le temps de revenir dans le combat, j'observe mon allié du moment.

Arrivé près du troll, je prends réellement conscience que ce monstre est un vrai mastodonte et qu'il semble prêt à vendre sa peau le plus cher possible. Tant mieux, le combat n'en sera que plus intéressant. Le Sylvain qui m'accompagne ne se débrouille pas trop mal, portant des coups rapides et précis et esquivant avec une relative facilité les ripostes de notre ennemi commun. C'est une tactique plutôt efficace, manquant de puissance mais lui permettant d'infliger des dommages continus à la bête sans encaisser un seul coup. Le troll va bien finir par fatiguer à force de frapper dans le vide. Un peu plus et le Sylvain n'aurait pas besoin de mon aide. Mais c'est sans compter sur mon besoin de me battre. Je me précipite sur la bête, bien décider à la terrasser avec ou sans l'aide de Wyrlm. Alors que je ne suis plus qu'à un ou deux mètres de la créature, Mon compagnon temporaire est jeté à terre. Il a fini par craquer. C'est tout naturel. Sa défense ne pouvait pas durer éternellement. Je retourne à grands cris l'attention du troll vers moi.

Viens ici sale bête, viens te battre!

Profitant du fait que la bête l'a oublier, je demande à Wyrlm de rester à distance, il en assez fait pour l'instant. L'important en groupe, c'est de ménager ses compagnons. Je tourne lentement autour de la bête, attendant qu'elle agisse la première. Après quelques instants d'hésitation, elle se précipite vers moi en grognant, répandant une horrible odeur de charogne dans l'atmosphère. Ses coups sont lents, peu précis mais horriblement puissant. Esquivant avec beaucoup plus de difficulté que le Sylvain, je recule, cherchant une faille ou plutôt son point faible. Mais le troll me presse, portant ses attaques avec de plus en plus de rapidité due a sa rage croissante. Plus le temps d'attendre. Je me baisse en voyant son poing m'arriver en plein visage et lui plante ma lance dans la gorge d'un geste ascendant. La créature hurle de douleur, couvrant le sol de son sang. Le troll qui terrorise toute une contrée mourrait aussi facilement? J'en doute fort....